Linda Marie Giesbrecht
Winnipeg MB
Canada
25 juillet 1952 – 17 mai 2013
« Les miracles sont possibles »
Linda était une personne optimiste qui préférait toujours voir le bon côté des choses plutôt que de perdre son temps à s’inquiéter de ce qu’elle ne pouvait pas contrôler. Elle était animée d’une foi profonde, ce qui lui a permis de relever de nombreux défis, y compris le dernier.
Linda est décédée le 17 mai 2013 à l’âge de 60 ans, trois semaines après avoir reçu un diagnostic d’une forme rare et agressive de lymphome T.
Nous sommes l’équipe LINDA’S HOPE.
Nous marchons en sa mémoire avec l’ESPOIR qu’un traitement permettant de guérir le lymphome et les cancers du sang sera un jour mis au point.
Linda est née le 25 juillet 1952 d’Evelyn et Peter Giesbrecht. Elle était la deuxième d’une famille de huit enfants et a passé les 18 premières années de sa vie sur la ferme familiale, près de Plum Coulee, dans le sud du Manitoba. Linda a fréquenté une école rurale à classe unique de la première à la huitième année, puis est allée à l’école secondaire à Altona. Elle était la première de sa famille à étudier à l’université et finançait ses études en travaillant l’été. Elle a obtenu son diplôme en droit de l’Université du Manitoba en mai 1976 et a été stagiaire en droit au bureau des procureurs de la Couronne de Dauphin jusqu’à son admission au Barreau, en juin 1977. Elle a commencé sa carrière en tant que procureure de la Couronne à Winnipeg, puis à Dauphin jusqu’en 1981.
Après un voyage outre-mer de 15 mois, Linda est retournée à son rôle de procureure en 1982 à Portage la Prairie, où elle a travaillé jusqu’à sa nomination à la Cour provinciale en 1988. Elle a été une des trois femmes nommées cette année-là. Elles étaient des pionnières, car il n’y avait jusqu’alors aucune femme juge à la Cour provinciale; leur nomination a marqué un tournant historique. Depuis lors, des femmes y ont toujours siégé – et en fait, en 2013, la moitié des juges étaient des femmes. Pour Linda, servir dans ce rôle important, qui personnifie pour beaucoup de gens le système de justice, était un privilège. Lorsqu’elle a prêté serment, elle a déclaré dans son discours officiel qu’elle souhaitait accomplir sa tâche de juge de la façon décrite par le philosophe Socrate :
« Quatre choses sont le propre d’un juge :
- Écouter avec courtoisie,
- Répondre avec sagesse,
- Considérer avec discernement,
- Et décider avec impartialité. »
Les anciens collègues de Linda reconnaissent qu’elle a été à la hauteur de cette ambition. Elle était respectée pour son éthique de travail, son approche fondée sur le bon sens, son humanité et sa compréhension. Ses décisions étaient toujours bien documentées et, à plus d’une occasion, des décisions qu’elle avait prises ont été confirmées par la Cour suprême du Canada. Grandir sur une ferme bien active a certainement fait de Linda la personne rigoureuse et travaillante qu’elle était. Ses deux grands-mères étaient ses modèles. Toutes deux nées au cours de la première décennie du 20e siècle, elles n’avaient pas vraiment accès à l’éducation formelle ni aux possibilités qui s’offrent aujourd’hui aux femmes. Ses grands-mères étaient des femmes fortes qui ont fait face à de grandes difficultés et qui ont démontré tout ce que le travail acharné et le dévouement peuvent permettre d’accomplir.
Le départ à la retraite de Linda, en 2010, a constitué aux yeux de nombreuses personnes (au sein de la province comme à l’extérieur) une perte pour la Cour provinciale. La retraite a permis à Linda de passer plus de temps avec sa famille et de s’adonner à ses passe-temps. Elle adorait la petite maison de la famille au lac Pelican; elle aimait jouer de la guitare et mener les chansons autour du feu de camp. Linda profitait de ce cadre pour se détendre, un livre à la main. Elle observait le lac et disait souvent : « Ça, c’est la belle vie! » Elle a fait de nombreux voyages au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Elle a passé aussi 15 mois à voyager en sac à dos avec sa sœur en Europe, en Israël, en Égypte, en Indonésie, à Singapour et en Australie.
Linda avait un grand sens de l’humour et était sans cesse à la recherche d’une bonne blague; elle disait que le rire est toujours un bon remède. Elle aimait prendre des photos, surtout lorsque ses sujets étaient ses neveux et nièces. Linda aimait aussi la lecture et la musique. Elle s’est essayée au vitrail et a créé de jolies pièces.
Elle a tiré le meilleur parti de sa retraite en accomplissant beaucoup de choses au cours des trois ans qu’elle a eus.
En février 2013, Linda souffrait d’une épaule très douloureuse : elle a d’abord reçu un diagnostic de lésion de la coiffe des rotateurs. Une fatigue et un rhume persistaient aussi. Le 24 avril, elle a été admise aux urgences du Health Sciences Centre car, pendant la nuit, elle avait fait de la rétention de liquide et avait le souffle court. Elle a subi de nombreux tests et c’est le lendemain qu’elle a reçu son diagnostic : une forme rare et agressive de lymphome T en phase terminale. Malgré ce diagnostic pessimiste, Linda était prête à essayer des traitements expérimentaux, mais ceux-ci n’ont pas donné de résultats positifs. Elle n’a jamais pu quitter l’hôpital.
Sa grande foi la soutenait. Comme elle l’a dit plus d’une fois : « Les miracles sont possibles… »
Lors des trois semaines qui ont suivi, elle a servi d’exemple aux membres de sa famille et à ses amis, leur montrant non seulement comment vivre, mais aussi comment mourir. Malgré une douleur intense, Linda a conservé son sens de l’humour et son optimisme, se donnant le défi de faire en sorte que tout le monde autour d’elle se sente mieux. Elle nous réconfortait, tout en faisant face à la fin de sa vie. Bien que le miracle de la guérison n’ait pas eu lieu pour elle, Linda affirmait que pouvoir dire au revoir aux gens qu’elle aimait était son miracle. Linda était notre roc et notre source d’inspiration. Elle nous manque chaque jour, mais elle nous a laissé de doux et précieux souvenirs à chérir.
En tant que membres de l’équipe LINDA’S HOPE, nous nous joignons à la marche Illumine la nuit dans l’ESPOIR que nous aurons un jour raison du cancer et que plus personne n’aura à vivre avec cette maladie ni à perdre un membre de sa famille ou un ami.