Paula Hall
Ottawa ON
Canada
C’est à l’automne 2018 que j’ai commencé à avoir très mal au dos. J’ai attribué la douleur au fait que j’étais une habituée de la course mais, même si je n’étais pas très inquiète, j’ai tout de même consulté mon médecin. Il a convenu que la course pouvait être en cause et pensait que je m’étais peut-être disloqué une facette articulaire.
Il m’a prescrit de l’ibuprofène et m’a orientée vers un chiropraticien.
Malheureusement, les traitements n’ont pas fonctionné et, au cours des deux années suivantes, la douleur s’est aggravée.
Au moment où j’ai donné naissance à Bennett, mon fils, le 26 septembre 2020, la douleur était devenue insupportable et nuisait à ma mobilité. Puisque j’étais très occupée par mon nouveau bébé, ce n’est que lorsque j’ai commencé à éprouver une perte de sensation dans le bas de mon corps que j’ai pris conscience de l’ampleur du problème.
Au 30 octobre 2020, je ne pouvais plus marcher sans aide. Après l’examen de suivi de quatre semaines de mon fils, je me suis directement rendue aux urgences du campus Civic de l’Hôpital d’Ottawa.
Comme nous étions alors au plus fort de la pandémie de COVID-19, j’étais seule aux urgences lorsque j’ai reçu un courriel de résultats de tests médicaux indiquant qu’une tumeur comprimait ma moelle épinière. Je n’ai pas de mots pour décrire le désespoir que j’ai ressenti à ce moment-là. Mon médecin a rapidement confirmé que la tumeur était si grosse qu’elle avait fracturé ma colonne vertébrale.
Le 1er novembre, j’ai subi une intervention de dix heures qui avait pour but de retirer une partie de la tumeur. Une biopsie a révélé que j’avais une forme agressive de lymphome non hodgkinien à grandes cellules B de stade 4.
Rien ne peut vous préparer à entendre ces mots. Je n’arrivais pas à comprendre comment une personne de 39 ans en bonne santé pouvait être aussi malade sans le savoir. Comment les médecins ont-ils pu me faire passer autant de tests durant ma grossesse sans se rendre compte que quelque chose n’allait pas? Comment pouvais-je à la fois être mère de mon bébé de quatre semaines et lutter contre un cancer de stade 4? Pendant combien de temps aurais-je la chance d’être sa mère? Vivrais-je assez longtemps pour qu’il puisse se souvenir de moi? J’étais anéantie.
Au cours des six mois qui ont suivi, j’ai reçu des traitements pour le cancer, notamment deux types de chimiothérapie (R-CHOP et Méthotrexate). Depuis la fin de mes traitements, au printemps 2021, tout indique que je suis en rémission. Bien que d’autres défis puissent encore m’attendre, le fait d’avoir le soutien de la communauté des cancers du sang me permettra, ainsi qu’à d’autres personnes touchées par un cancer du sang, de surmonter tous les obstacles qui se dresseront sur mon chemin.
Je suis reconnaissante d’être une héroïne à l’honneur de l’année 2023 pour la Société de leucémie et lymphome du Canada, car c’est l’occasion pour moi d’encourager les gens, en particulier les nouvelles mères, à agir sans tarder s’ils remarquent des signes précoces de cancer du sang. J’ai souffert atrocement pendant deux ans, sachant que ce n’était pas normal, mais ne voulant pas remettre en question les professionnels de la santé et pousser plus loin pour qu’on trouve la cause de mon problème. Cette hésitation a failli me coûter la vie, et coûter sa mère à mon enfant. Comme je me suis promis que je verrais mon fil obtenir son diplôme d’études secondaires, je vous demande de m’aider à atteindre cet objectif en contribuant à mettre fin aux cancers du sang.