Michael Hendricks
Vancouver BC
Canada
Je m’appelle Michael Hendricks. J’ai 52 ans et j’ai survécu à un cancer du sang. Je suis reconnaissant de tout ce que j’ai vécu au cours des dix-huit derniers mois, et j’envisage l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Bien que mon diagnostic m’ait affecté de façons que je n’aurais jamais cru possibles, je ne changerais rien à mon parcours. Le travail que fait la SLLC et les services qu’elle offre ont joué un rôle très important dans ma vie, car ils m’ont aidé à me rendre où je suis.
J’ai reçu un diagnostic de leucémie myéloïde aiguë (LMA) le 22 août 2021. Cette nouvelle m’a causé tout un choc. Avant d’en arriver là, j’avais parcouru près de 5 000 km à vélo pendant l’année et j’étais en bonne santé. À peine dix jours plus tôt, j’avais fait un aller-retour à vélo entre Banff et le lac Louise lors d’un voyage familial en Alberta. Peu après mon retour chez moi à Langley, je suis allé aux urgences en raison d’une douleur atroce au dos. Je pensais que j’avais une hernie discale et que j’allais recevoir des médicaments, une radiographie et des traitements de suivi. Je n’étais pas du tout prêt à me faire dire par l’urgentologue que j’étais atteint de LMA, et il fallait décider si on allait me transporter d’urgence par voie aérienne ou en ambulance à l’Hôpital général de Vancouver. J’étais clairement mal en point.
Une fois admis au programme de leucémie/greffe de moelle osseuse à l’Hôpital général de Vancouver, j’ai passé d’autres tests. Je présentais maintenant une insuffisance rénale et j’avais subi plusieurs micro-accidents vasculaires cérébraux. Ma situation n’a fait qu’ajouter à la nécessité de subir un traitement d’urgence et, au bout de quelques heures, je recevais une chimiothérapie d’induction. J’entamais un parcours que je n’avais jamais envisagé. Quand je pense au chaos de ces premiers jours (et à tout ce qui s’est passé durant les six mois suivants), je n’ai que de bonnes choses à dire sur les médecins, le personnel infirmier et tous ceux et celles qui sont associés au programme de leucémie/greffe de moelle osseuse. Les membres de mon équipe médicale ont été excellents : en plus de répondre à mes questions, de me tenir informé sur mes progrès et de me faire savoir comment le traitement allait se dérouler, ils m’ont prêté une oreille attentive et ont apaisé mes craintes. Les événements que j’ai vécus se sont produits très rapidement et de façon imprévisible, et il m’a fallu beaucoup de temps pour assimiler le tout.
Pendant mon cycle de traitement d’induction et les trois cycles subséquents de chimiothérapie de consolidation, j’ai présenté les effets secondaires habituels – perte de cheveux et de poids, transfusions sanguines fréquentes, réaction médicamenteuse, fatigue, brouillard cérébral –, mais heureusement, je n’ai pas eu de symptômes plus graves. J’ai aussi pris l’habitude de me fixer des objectifs, une pratique qui est devenue très importante et utile pour moi dès le début. Ces objectifs portaient toujours sur le mouvement, car je ne voulais pas du tout rester au lit. Vu que j’avais l’habitude de faire du vélo et d’être à l’extérieur, j’ai établi de petits objectifs qui m’ont permis de rester motivé et actif, comme marcher jusqu’aux toilettes et jusqu’au poste de soins infirmiers, faire un tour complet de l’unité et en faire d’autres plus souvent chaque jour.
Quand j’ai quitté l’Hôpital général de Vancouver vingt-trois jours plus tard, la sensation d’air frais et de pluie fine sur mon visage était plus extraordinaire que je n’aurais pu l’imaginer. Même si j’étais faible et que j’avais perdu du poids, la première chose que j’ai faite a été d’aller me promener sur la plage de Kitsilano, mais j’ai à peine parcouru 250 mètres avant que l’épuisement prenne le dessus. Cela dit, cette expérience m’a donné un nouvel objectif : marcher chaque jour pour reprendre mes forces. J’ai donc marché, lentement au début, mais plus rapidement au fil des mois, même quand ma numération globulaire était faible et que j’avais besoin de transfusions régulières. L’air marin de Steveston, où j’ai habité lors de mon traitement en consultation externe, était tellement thérapeutique. Mes médecins étaient convaincus que je serais en rémission. Le 12 janvier 2022, je l’étais officiellement.
Je suis retourné chez moi à Langley pour être avec mes enfants tous les jours. J’avais aussi de nouveaux objectifs à me fixer. Désireux de reprendre mon sport de prédilection, j’ai fait ma première balade à vélo le 1er février 2022. Même si le trajet était court, l’expérience en a valu la peine. J’avais beaucoup progressé en seulement six mois, et bien des gens m’ont soutenu pendant mon parcours. Mes deux enfants, qui ont réussi à poursuivre leurs études universitaires, mes parents, ma famille élargie et une foule d’amis et d’étrangers m’ont tous motivé à devenir plus fort. À la fin de 2022, j’avais parcouru près de 4 000 km à vélo. Je me sentais de nouveau fort physiquement. Des gens comme Max Parrot, qui a survécu à son cancer et a remporté par la suite une médaille d’or, sont une source d’inspiration pour moi. Ils nous montrent ce qui est possible malgré un diagnostic de cancer du sang.
Quand j’ai reçu mon diagnostic de LMA, je n’étais pas sûr si j’allais un jour retourner au travail. Depuis ce temps, j’ai repris ma carrière d’administrateur dans une école secondaire. Mon système immunitaire s’est renforcé, et même si je présente toujours un brouillard cérébral et de la fatigue mentale et que certains jours sont épuisants, je suis très heureux d’être suffisamment en santé pour retrouver une vie professionnelle et faire ce que j’aime. Il y a des jours où je souhaite que mon rétablissement soit plus rapide, mais je suis toujours reconnaissant.
Je ne souhaiterais à personne ce que j’ai vécu ni les traitements intenses que j’ai reçus, mais je ne changerais rien à mon parcours. Tout m’est arrivé pour une raison. J’ai maintenant besoin d’aider de mon mieux les personnes de mon entourage, surtout celles qui commencent leur lutte contre un cancer du sang. Je suis encore en rémission, et même si rien ne garantit que je le serai pour toujours, j’essaie de ne pas laisser ces pensées m’abattre. Être réaliste, c’est important, mais avoir de l’espoir, ce l’est encore plus – bien plus. Cet espoir continue à me motiver et à me soutenir. Je peux passer du temps avec mes enfants et les voir progresser vers la réalisation de leurs rêves. Je peux faire de la randonnée et du vélo, et être en plein air. Je peux aussi me fixer de nouveaux objectifs. La vie est belle.